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Série spéciale traction Les chenilles gonflées à bloc

Les conditions météorologiques de l’automne 2012 ont mis un coup de projecteur sur les chenilles pour les engins de récolte et de traction. A tort ou à raison, l’engouement pour ces équipements ne cesse de croître… Tout comme le diamètre des pneumatiques.

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Chenilles, pneumatiques, quelle solution est la plus efficace pour assurer une bonne traction ? (© Terre-net Média)

A vec 300, 400 voire 600 ch sous le capot, les chenilles sont-elles plus adaptées que les pneumatiques pour transmettre la puissance du moteur ? Question délicate. Dès lors que l’on parle transmission de puissance au sol, de nombreux paramètres entrent en action. Le débat est ouvert.

Quand Michelin proposera-t-il des bandes en caoutchouc pour équiper les chenilles des tracteurs ? Emmanuel Ladent, directeur de Michelin pour la branche agricole , « ne l’exclut pas ». Mais la présentation au dernier Sima du pneu Axiobib IF850/75R42 de 2,32 m (monté sur un T9), destiné aux modèles de plus de 300 ch, ne va pas du tout dans ce sens. Surtout que la marque évoque déjà de nouvelles solutions pour les engins de 600 ch.

Egalement sur un T9 au Sima : le TM 1000 de 2,30 m, signé Trelleborg , qui joue des coudes avec le manufacturier français. « Augmenter la taille des pneumatiques est une possibilité parmi d’autres pour allonger les empreintes au sol des machines et donc améliorer leur capacité de traction », explique Nicolas Morel, responsable T9 pour New Holland , en ajoutant que « cela évite aussi de jumeler les roues et permet de circuler librement sur la route ».

Le meilleur compromis entre tassement et traction

Interview de Simon Loquais en charge du marketing  Xerion chez Claas France

https://www.dailymotion.com/video/x91scfu

Ajoutez à cela les pneumatiques "basse pression" qui constituent, selon Simon Loquais, en charge des Xerion chez Claas France , « le meilleur compromis entre le tassement des sols et les besoins de traction ».

Un constat que ne partage pas Paul Le Roch de Stark Industries . « Hier, le diamètre des pneus était de 1,70 m. Aujourd’hui, il est de 2,30 m. Et demain, ce sera 2,50 m ? Je pense qu’à un moment, ça va s’arrêter. Les fabricants auront du mal à égaler la surface en contact avec le sol offerte par les chenilles . Avec le développement des tracteurs de forte puissance , il y aura de moins en moins de modèles équipés de pneumatiques. Au-delà de 300 ch, les chenilles sont indispensables. Si vous voulez travailler à 30 cm de profondeur, c’est sur toute la parcelle ! Ce n’est pas pour relever l’outil dans les passages difficiles parce que le tracteur patine. » D’après les différents constructeurs, le taux de patinage avec quatre trains de chenilles, ou deux comme pour les 9RT ou MT800, varie entre 5 et 2 %, contre 8 à 15 % en pneumatiques.

Interview de Paul Le Roch, directeur France de Stark Industries

https://www.dailymotion.com/video/x91scfu

Mais quelles que soient la puissance du tracteur et la largeur de l’outil, plusieurs critères techniques sont à prendre en compte pour une bonne traction : la conception du châssis, le rapport poids-puissance (l’optimum est de 45 kg/ch), la répartition des masses sur le pont avant et arrière, le réglage du report de charge du matériel attelé.

Le Quadtrac, l’engin référent

Pour Paul Le Roch, l’engin référent de traction est actuellement le Quadtrac de Case IH (retrouvez l’essai de cette machine testée sur son adhérence et sa puissance ). Hormis sa taille, son poids et son châssis articulé, « il conserve quatre trains de chenilles indépendantes, qui sont plaqués au sol quel que soit le relief de la parcelle pour maintenir l’adhérence et transmettre la puissance. Rien à voir avec les tracteurs à chenilles plates (qui existent néanmoins depuis 25 ans, Ndlr), qui n’ont pas de blocage différentiel et qui, en fonction des dénivellations ou des courbes du terrain, perdent quasiment un tiers de la surface en contact avec le sol ».

Interview de Gilleshttps://www.dailymotion.com/video/x91scfu de France de Challenger

https://www.dailymotion.com/video/x91scfu

Gilles Hennes, de la société Challenger, répond en insistant sur l’importance du réglage de l’outil : « Il ne faut pas négliger le lestage avant de l’engin pour que les chenilles soient à plat et transmettent la puissance du moteur. Une réalité à tous les niveaux de puissance, qui devient essentielle à partir de 300 ch. Loin d’être cantonnés aux plaines, nos tracteurs sont utilisés majoritairement dans les zones vallonnées. »

Des études devraient être conduites sur la traction courant 2013/2014, afin de mieux cerner l’impact de chacun de ces équipements. Mais n’oublions pas l’écart de prix : les chenilles coûtent environ sept fois plus cher que les pneumatiques. Même si Stark Industries propose des trains de chenilles qui s’adaptent à tous les matériels de la ferme, à la moissonneuse en été, au tracteur à l’automne et à l’automoteur au printemps

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